Le Compendium
      Albert Balasse

Appareil volta-faradique du docteur A. Tripier
modèle Gaiffe, transportable

A. GAIFFE
GAIFFE & Cie Succrs
FABRICANTS D'INSTTS  DE PRÉCISION
40, Rue St André des Arts
PARIS

Appareil volta-faradique du Docteur Tripier, modèle transportable Gaiffe en coffret de 25 x 15 x 14 cm - n° 149817 - Vers 1910

Il s'agit d'un appareil d'induction dans lequel la bobine induite est fixée sur un chariot que l'on fait glisser pour recouvrir plus ou moins la bobine inductrice et ainsi modifier la valeur du courant induit. Ce courant atteind son maximum lorsque la bobine induite recouvre complètement la bobine inductrice. Le coffret contient deux bobines induites dont les fils conducteurs de longueurs et de grosseurs différentes, offrent deux plages de variations possibles. C'est, en fait, l'appareil volta-faradique à hélices mobiles du docteur Tripier, utilisé au départ en cabinet, modifié par Gaiffe pour devenir transportable...

L'appareil est muni d'un trembleur horizontal au lieu du classique vibreur à marteau. C'est en 1881 que Gaiffe a équipé les appareils à chariot destinés aux usages médicaux de ce type d'interrupteur qui, manœuvré par un simple levier coudé, peut donner de 150 à 2000 intermittences, environ, par minute. Il est composé d'une palette en fer doux V, articulée en son centre suivant C C'. Un levier L, qui peut s'incliner jusqu'en L', sert à établir le courant.  Ci-dessus, le levier est dans la position de repos : la palette est bloquée par une pièce en ivoire I et la continuité électrique est rompue.

Appareil à chariot, modèle de cabinet
CATALOGUE DESCRIPTIF DU MATÉRIEL ÉLECTROTHÉRAPIQUE construit par A. GAIFFE  - GAIFFE & Fils S
ccrs - Paris,1889

Le levier quittant la position L, la palette est libérée et entre en contact avec l'extrémité supérieure du levier ce qui ferme le circuit électrique. La bobine inductrice, alimentée, magnétise son noyau de fer doux qui attire l'extrémité de la palette et la fait pivoter vers la gauche. En pivotant, elle se décolle du levier provoquant l'ouverture du circuit électrique ce qui met fin au phénomène d'attraction : soumis à un ressort spiral qui agit sur son articulation, la palette reprend sa position initiale et revient en contact avec le levier, ce qui provoque une nouvelle fermeture du circuit... et ainsi de suite. La vitesse des intermittences diminue au fur et à mesure que le levier tend vers L'.

Pour donner une idée du mouvement au ralenti nous avons, pour l'animation, retenu les images qui correspondent aux positions angulaires limites de la palette.

Un commutateur à deux positions permet, soit d'utiliser le couple de piles au dioxyde de manganèse "à liquide immobilisé" autrefois contenu dans le coffret, soit de relier l'appareil à un générateur externe. On note que, lorsque les piles internes sont en circuit (position du commutateur selon l'image de droite), on ne peut fermer le coffret : une sécurité... Le bouton poussoir, à gauche des colonnes portant l'axe de rotation du barreau, est utilisé pour obtenir des intermittences lentes, à volonté.

Outre les cordons d'alimentation - on les appelait alors rhéophores ou réophores - le coffret renferme une paire de manches isolants, une paire de "boutons excitateurs" et un "excitateur olivaire", tous les trois en charbon recouvert de peau, ainsi qu'un "pinceau métallique révulsif" en cuivre nu. Ces électrodes, accessoires prisés d'une électrothérapie très en vogue à la fin du XIXe siècle, devaient être reliées aux bornes de la bobine induite puis mises en contact avec certaines parties du corps selon l'organe à soigner...

La notice de l'appareil apparaît très prometteuse. Selon la bobine induite choisie (gros fil ou fil fin), la fréquence des interruptions (lentes, moyennes ou rapides) et le mode de contact avec les électrodes (sec ou humide) on peut agir sur les paralysies du mouvement, quelques constipations, les troubles de l'accommodation oculaire, les anémies, les asphyxies, les coliques hématiques, intestinales, néphrétiques, les engorgements utérins et prostatiques, les hernies, les incontinences d'urine, les entorses, les tumeurs lacrymales, les engelures, la goutte, les épanchements séro-synoviaux, quelques surdités, l'asthme, les névralgies, ... pour ne citer qu'une partie des recommandations.

Avec, toutefois, une contre-indication générale : la fièvre...

Sur le bord du coffret, la marque de fabrique, les lettres A et G entrelacées, pour Adolphe Gaiffe (1832-1887), créateur de la maison dans la deuxième partie du XIXe siècle. Les successeurs ont conservé le sigle.

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381 / 26 octobre 2020